BONJOUR !
Voici venu le moment de notre rendez-vous mensuel avec trois chroniques et un bonus.
DANS LE RETROVISEUR
2002
C'est en 1970 qu'Eric LINARD commence à éditer des estampes dans son atelier "2A", en Alsace.
En 1996, il installe ses ateliers et sa galerie en Provence pour se consacrer à la lithographie et la sérigraphie.
De nombreux artistes locaux, nationaux et internationaux viennent y travailler, de la conception à la finition de leurs estampes.
Du 11 janvier au 20 mars 2002, la MAC'A a exposé les estampes de 51 artistes sélectionnés pour l'occasion.
Eric LINARD Editions
Le Val des Nymphes
26700 LA GARDE ADHEMAR
LE LIVRE DU MOIS
Sans Picasso
Dora Maar à Ménerbes
texte de Stephan Lévy-Kuentz
photos: Jérôme de Staël
Dora Maar fut l’une des victimes de « l’ogre Picasso » : elle ne se remit jamais de leur séparation et finit ses jours dans la maison qu’il lui avait offerte à Ménerbes, en cadeau de rupture.
L’auteur imagine sa vie solitaire et repliée sur elle-même, au milieu de ses souvenirs. Jérôme de Staël, fils du peintre Nicolas de Staël, voisin à Ménerbes, a connu Dora : cela se ressent dans ses photographies qui ponctuent le texte avec délicatesse et émotion.
LA VIDEO
Découvrez l'exposition Dora Maar comme si vous y étiez ! Une occasion unique de se retrouver au plus près des œuvres de cette artiste accomplie, libre et indépendante. Une visite exceptionnelle en compagnie de Damarice Amao et Karolina Ziebinska-Lewandowska, commissaires de l’exposition.
Dora Maar L'exposition, organisée par le Centre Pompidou du 5 juin au 29 juillet 2019.
Pour voir la vidéo, faire un copier / coller du lien ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=tSGm8czwELw
LE BONUS
Cloître Saint Louis / Avignon - septembre 2021
Entrez dans le silence de l'acte créateur
Performance durant l'exposition « A deux au jardin, de fer et de papier »
André MOREL : Témoignage
C'est l'invite perçue, c'est le partage vécu lors de la performance réalisée le 11 septembre 2021 par les deux artistes invitées par la MAC'A.
Et tout a contribué à ce moment d'intense communion.
D'abord, l'atmosphère à la géométrie épurée de la salle du cloître qui ne distrait pas le regard. Puis les correspondances entre les œuvres exposées – la calligraphie minutieuse des arbres de Christine Dabadie-Fabreguettes sur de longilignes kakémonos et les sculptures suggestives d'animaux stylisés en métal brut de Sybille Friedel.
Ensuite, l'attention sans faille de la trentaine de participants au sens fort du terme, prêts pour la cérémonie.
Enfin, le décor, une très grande feuille blanche rectangulaire reposant sur un support protecteur noir posé à même le sol.
La célébration peut commencer.
Les deux officiantes, en noir et blanc, prennent place. Une même concentration mais deux personnalités dissemblables de par leur physique et leur attitude face à l'acte en devenir. S. Friedel, imposante et hiératique. C. Dabadie-Fabreguettes, menue et main au menton comme un Penseur de Rodin qui se serait mis debout.
Un long temps, elles observent, sans un mot, sans un bruit alentour. Temps de la gestation.
Soudain - qu'importe que ce soit l'une ou l'autre - la main a plongé un imposant pinceau dans l'encre, l'a posé sur le papier et le premier signe apparaît, comme remonté des profondeurs secrètes de la grande feuille.
Et la chorégraphie commence.
A tour de rôle, l'une inscrit une courbe, des pointillés, une sorte de cercle, tantôt à peine trace, tantôt épaisseur voulue. L'autre s'empare de l'espace nouveau créé par le calligramme, le prolonge, s'en éloigne, y reviendra, chaque geste transformant la respiration entre les volutes, les chemins esquissés, chaque apport enrichissant et bousculant l'imaginaire des artistes mais aussi du public.
Et l'on est aspiré. Plus rien n'existe que l'attente de la forme à venir dans ce temps suspendu.
Plus tard, lorsqu'elles se figent après un dernier regard de connivence, on applaudit.
C'est le code du remerciement. On aurait pu garder le silence pour prolonger la magie de cette performance. Hors du quotidien chronophage.
A bientôt !