Carton plein pour la sortie MAC’A à la Fondation Blachère
Pour sa dernière sortie de l’année la MAC’A a offert un beau cadeau de Noël à ses adhérents : la visite de l’exposition « re-création » à la fondation Blachère à Apt.
Ils étaient plus d’une vingtaine à se rejoindre devant la fondation Blachère ce samedi. A l’entrée les attendaient un guerrier en faction, rescapé de la bataille de « Little Big Horn » de Ousmane Sow, plusieurs « Big Mama » aux rondeurs pleines de tendresse de Colleen Madamombe et "Les Marcheurs" de Ndary Lo.
Re-visiter / Ré-inventer / Ré-approprier
L’exposition « re-création » rassemble les œuvres de quinze artistes contemporains, venus d’Afrique ou de la diaspora, qui proposent une ré-interprétation des grands classiques de l’histoire de l’art européenne: Manet, Gauguin, Matisse, Courbet, Renaissance italienne et hollandaise, etc. La raison d’être de cette exposition est bien de laisser les artistes emprunter à d’autres, sans complexe et sans tabou, des attitudes, des détails significatifs. De s’inspirer de...
Dès l’entrée dans les salles d’exposition le visiteur est plongé dans le noir, seules les œuvres sont en lumière. Dans cette scénographie, au fil des déambulations, l’œil s’adapte vite à l’obscurité ne captant plus que l’œuvre elle-même, avec ses forces, ses détails, ses subtilités.
Crédit photos: Jany Véziat
La femme africaine
En noir et blanc ou en couleur, la femme africaine est en majesté au cœur de cette exposition et l’importance de son rôle dans l’histoire du Continent est ici remise au premier plan. La plupart des artistes bouscule l’ordre établi et tente de gommer le côté exotique post-colonial pour lui restaurer son statut de femme et son rapport au corps. Elle apparaît aussi en bleu, auréolée, rappelant les peintures religieuses de la Renaissance italienne ou encore les icônes byzantines. Sans oublier la place qu’elle prend dans une série de photos noir et blanc, inspirées des peintres de la Renaissance hollandaise où sa peau noire contraste si bien avec le blanc des cols en fraise et dentelles.
Crédit photos: Jany Véziat
Dans cette "re-création", les artistes délivrent un nouveau message où s’expriment leur vision du monde et leur histoire personnelle. Les temps changent, les uns (es) prennent la place des autres.
Mais au fait, au début du XXéme siècle, l’art européen n’a-t-il pas été influencé par l’art africain ?
A toutes celles et ceux qui n'ont pas vu l'exposition,
c o u r r e z - y vite !!!
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Suite de la sortie
Rendez-vous à l'atelier de Hugues De Laugardière
à Saint-Saturnin-lés-Apt
Ce samedi, Hugues De Laugardière a réservé un bien chaleureux accueil au groupe de la MAC’A venu découvrir sa peinture.
Dans sa maison nichée en pleine nature sur les hauteurs de Apt, il s’adonne à sa passion, la peinture à l’huile, depuis les années 90. S’il a commencé par copier ou plutôt par revisiter - comme il préfère le dire - les classiques (Turner, Boudin, Canaletto, etc.), depuis les confinements sa peinture est devenue plus personnelle.
Pour cette sortie, il ne s’agit pas, comme d’habitude, d’une visite d’atelier puisque celui-ci est tellement minuscule - 1,80m au carré, précise le maître des lieux avec malice – qu’il est impossible d’y mettre même un seul pied. C’est donc dans une salle d’exposition que ses peintures sont visibles.
De l’art brutal
Dès l’entrée dans l’espace, le ton est donné. L’affichette apposée sur la porte annonce la couleur. On a à faire à un artiste qui ne se prend au sérieux.
On sent tout de suite qu’il a grand plaisir à dépeindre la société et ses travers en y mettant une bonne dose d’humour. Il imagine des situations et met en scène des personnages avec beaucoup de dérision.
crédit photos : Jany Véziat
Hugues De Laugardière a posé le pied dans le Sud en 1982, plus précisément à Roussillon. En remontant d’Italie par la route Napoléon (comme elle s’appelait à l’époque) après un tournage sur le film « Danton » de Wajda, il a été séduit par la région et a décidé de s’y installer. Et depuis six ans maintenant il vit à Saint-Saturnin-lés-Apt.
Vous l’avez compris, ce Monsieur a eu une autre vie avant celle-ci. Et quelle vie ! Des immenses plateaux de cinéma il est passé à l’exiguïté de son atelier. Même s’il n’a pas l’air de vouloir en dire trop sur sa vie antérieure, dès qu’on pousse l’investigation son regard s’illumine et alors il raconte.
Tout jeune il a commencé comme stagiaire puis assistant réalisateur et/ou scénariste, auprès des plus grands : Autant Lara, Planchon, Polanski, Verneuil, Ivory, Wajda donc, et d’autres. Un milieu où l’humilité et la simplicité ne sont pas monnaie courante, un milieu où la compétition est féroce, un milieu non épargné par les travers de la société du paraître.
Les tableaux de Hugues De Laugardière en disent long sur le recul qu’il a pris par rapport à ce microcosme.
Il a plaisir à montrer ses créations et se dit prêt à accueillir de nouveaux visiteurs.
Vous êtes de plus en plus nombreux à lire nos articles sur ce blog.
Merci, merci pour votre intérêt.
A bientôt !