2éme jour : le musée Picasso à Antibes
Ce château du XVe siècle situé face à la mer appartenait à la famille Grimaldi. En 1925, la ville d’Antibes l’achète et il devient alors le musée Grimaldi. Picasso y séjourne deux mois à l’automne 1946 pendant lesquels il réalise de nombreuses œuvres. Quand il retourne à Paris, il y laisse de nombreux dessins et peintures.
En 1948, 78 céramiques qu’il a créé à Vallauris rejoignent la collection, ainsi que des pièces et vases zoomorphes. En 1966, l’édifice devient le musée Picasso. Depuis, suite à différents dons et achats ainsi qu’à la dation de Jacqueline Picasso en 1990, nombres d’œuvres sont venues enrichir la collection,
Dans ce musée, il est intéressant de constater que certaines des œuvres de cette période qu’il y passa en résidence sont peu connues du public car elles sont, en partie, restées à Antibes. On y découvre donc un travail de Picasso différent.
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L’artiste en résidence
Une fois l’espace apprivoisé, Picasso rêve de peindre de grands formats directement sur les murs. Obligé d’abandonner cette idée probablement à cause de l’humidité, il s'équipe alors de grandes plaques de fibrociment et de contreplaqué sur lesquelles il utilise des peinture industrielles.
Ses dessins au fusain ou au graphite sont creusés dans la peinture encore fraîche et se fixeront au séchage. En réalité, il peint sur tout ce qu’il trouve dans les caves du château, dont d’anciennes peintures sans valeur qu’il recouvre de blanc et crée dessus la majorité des toiles réalisées à Antibes.
Les petites natures mortes
Dans le couloir qui mène vers les autres salles à l’Est, on peut voir une série de petites natures mortes aux poissons et fruits de mer. Elles lui rappellent le plaisir des repas pris au port d’Antibes où il déguste les cadeaux de cette Méditerranée qu’il aime tant.
Les faunes
Cette figure mythologique est très présente dans l’œuvre méditerranéenne de Picasso. Ils affichent toujours un air drôle, candide, poétique. Réalisés sur vélin, ils sont colorés à l’huile ou à l’aquarelle combinées à l’encre de Chine, au graphite ou au fusain.
Les nus couchés
Dans toute son œuvre, Picasso a beaucoup travaillé sur le thème classique du nu.
Dans ses « nu couché », on retrouve beaucoup de la sensualité des odalisques qui font face au spectateur. L’abandon du corps apporte toute la douceur aux œuvres. Si leur construction reste d’une rigueur géométrique certaine, les courbes et les angles incisifs s’équilibrent.
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Malgré son nom, ce château-musée ne présente pas exclusivement des œuvres de Picasso. Sa collection s’est enrichie à la suite notamment de la donation de la Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman en 1994 et autres achats.
Anna-Eva Bergman et Hans Hartung
Hans Hartung, peintre allemand (1904-1989), devenu français en 1946, et Anna-Eva Bergman, peintre franco-norvégienne (1909-1987) sont venus vivre à Antibes dans les années 1970.
Les deux artistes se marient en 1929, divorcent dix ans après pour se remarier en 1957. C’est en 1973 qu’ils s’installeront à Antibes dans la villa/atelier « Le Champ des Oliviers ». Leur fondation sera créée en 1994. Deux salles au rez-de-chaussée leurs sont consacrées.
Anna-Eva Bergman
Après une période expressionnisme influencée par Munch, elle s’oriente vers une peinture plus dépouillée. Son nouveau style minimaliste est fait d’espaces imaginaires glacés où elle recrée la lumière froide des pays nordiques. Elle use de la feuille d’or ou d’argent.
Hans Hartung
L’un des plus grand représentant de l’art abstrait, il est considéré comme précurseur de nombreux mouvements d’avant-garde du milieu du XXe siècle, entre autres gestuels, tachistes, lyriques ou Action Painting.
Terrasse avec vue
Pour terminer en beauté cette visite, on traverse la petite cour où trône une sculpture en bronze d’Arman "A ma jolie. Hommage à Picasso". On débouche alors face à la mer sur la terrasse. A l’entrée, « La Colonne d’Antibes » de Bernard Pagès, en pierres, briques, marbre et ciment rose, semble surveiller le flux des passants. A ses côtés, « La Déesse de la mer » de Joan Miro, en terre chamottée et décor peint aux oxydes et pigments, se protège des ardeurs du soleil à l'abri du yucca.
Perchées sur le parapet, les sculptures en bronze de Germaine Richier - « La Vierge folle », « La Feuille », « La Forêt » - toisent le visiteur. Et contre le mur du musée on peut admirer deux autres sculptures de Germaine Richier d'un tout autre style : "La Grande Spirale" en bronze et "L'Ombre de l'Ouragane" en pierre de Soignies.
Et c'est ici que se terminent ces deux jours de visites riches et intenses. Le groupe de la MAC'A s'est régalé à la découverte de toutes ces merveilles.
Reste cependant une légère frustration. En effet, au musée Picasso, en temps normal on peut admirer des œuvres de Nicolas de Staël, mais aujourd’hui, pas de chance, les salles du 1er étage sont inaccessibles pour cause d’accrochage de l’artiste américain Mark Dion.
On se dit que ce sera pour une autre fois !!!
A bientôt !