Plus d'une centaine de personnes étaient présentes au rendez-vous donné par Judith Rothchild dans le cadre de l'exposition de gravure contemporaine 'IMPRESSION(S)" à l'espace Saint Louis en ce dimanche pluvieux, le 24 mars dernier.
Une partie du public
Il faut dire que si toutes les techniques de la gravure interpellent le public de cette exposition, celle-ci tout particulièrement, gardait une part de mystère. La manière noire, ou mezzotinto - en italien "demi-teinte" - est connue depuis le XVIIe siècle et a été appréciée pour ses rendus veloutés et sa gamme de dégradés de gris tout autant que par ses noirs profonds et riches.
Judith Rothchild est l'une des spécialiste de la manière noire, discipline qui peut sembler fastidieuse, il faut en effet plusieurs heures pour "grainer" une plaque de cuivre afin d'obtenir les noirs - je dis les noirs car manuellement, et même si l'artiste est expérimenté et appliqué, il y a nécessairement des variations qu'une pratique industrielle peut faire disparaître (NDLR).
On "graine" la plaque à l'aide d'un berceau, par plusieurs passages de l'outil, avant de faire revenir les valeurs de gris et de blanc avec des brunissoirs :
A gauche : berceau (Musée de l'imprimerie), à droite brunissoirs et grattoirs (Wikipedia)
Judith Rothchild "berce" la plaque de cuivre,manuellement à gauche,
à droite avec une installation qu'elle a mise au point : le berceau est installé
au bout d'un manche lui-même maintenu dans une gouttière, pour reposer le bras et le poignet.
Lorsque la plaque est grainée, totalement ou partiellement selon de désir de l'artiste, les valeurs sont dessinées au brunissoir :
Ensuite, lorsque l'artiste décide que son dessin est achevé, il peut en réaliser une première épreuve, en encrant la plaque,
l'encre (qui peut être légèrement chauffée pour être plus fluide)
et les outils d'encrage, ici le rouleau car les tailles sont peu profondes.
encrage au rouleau et essuyage au tampon de tarlatane, pour dégager les parties claires
Ensuite, la plaque est déposée sur le plateau de la presse taille douce, le papier humidifié la recouvre, on repose les langes (feutres) par dessus. La pression a été préalablement réglée avec une plaque et un papier de même épaisseur, on peut dont actionner les bras pour faire avancer le plateau entre les rouleaux de la presse.
A droite, on peut admirer le résultat,
Une belle démonstration, merci à Judith Rotchild.
Elle travaille à Octon où va prendre vie un village des arts et métiers : 27 artistes et graveurs, plasticiens du livre, et maisons d'édition seront présents sur leurs stands dès le vendredi 26 avril 2013
Octon (34800) - Hameau des Ricazouls
14h : ouverture du salon
18h : vernissage
contact :parc.octon@yahoo.fr
Le dépliant est disponible jusqu'au 1er avril à l'espace Saint Louis d'Avignon, au rez-de chaussée de l'exposition de la Maison de la gravure Méditerranée.