Georges Rousse est photographe, mais peut-on résumer son œuvre à ses photographies ? Sans doute servent-elles de but final aux constructions, ses « architectures virtuelles », mais celles-ci, entre land-art et art conceptuel, ont fini par prendre leur autonomie.
Ainsi ce sont elles qui s'exposent, à Saint Rémy de Provence, où il était l'un des nombreux artistes invités au festival AP'Art, et à la chapelle Saint-Charles d'Avignon.
Sur le site de l'artiste http://www.georgesrousse.com/
Leçon de l'Université – UAPV – jeudi 15 juillet 2010
Jean-Marc Ferrari, directeur de l'Ecole d'art d'Avignon et Georges Rousse
Chaque année, dans le cadre de ses « leçons » estivales l'université d'Avignon organise des rencontres et notamment avec l'artiste (les artistes) invité par le Conseil Général de Vaucluse à la Chapelle Saint-Charles. Georges Rousse a parlé de sa démarche, concrétisée par un petit film de Gilles Perru, qui montre comment l'artiste procède, depuis la visite sur les lieux, au départ des lieux en friche, la photographie sur place, le dessin, puis la construction de l'installation qui va transformer l'architecture, jusqu'à la photographie finale, qui est l'œuvre.
Extrait du film, capture lors de la projection.
« L’architecture est la condition première et préalable à mon travail. Sans elle et sans cette mémoire ultime de l’architecture que je souhaite conserver, mon œuvre n’existerait pas ».
S'il choisit au départ, des lieux abandonnés, quasiment en ruine, c'est pour leur charge poétique, le vécu qu'ils conservent encore dans les pans de leur structures, le mobilier qui peut demeurer encore. Il transporte donc son « atelier nomade" de lieu en lieu, contruit ses architectures éphémères, prend ses photos et repart. Il revient rarement sur place voir comment sa construction a évolué, ce n'est pas ce qu'il cherche.
Mais depuis, ses constructions elles-mêmes se visitent et occupent des lieux prestigieux, un château à Saint Rémy, une chapelle baroque à Avignon. Ici, elle habille l'espace, cachant et découvrant à la fois l'architecture de la chapelle, le cercle blanc comme un symbole de l'objectif par lequel entre la lumière. D'où le nom de cette exposition, qui est en fait le symbole du lux, unité de lumière.
Lorsqu'on entre, on découvre en premier la photographie, puis en se retournant, l'installation d'acier et de bois qui recompose l'espace. Le cercle blanc qui court depuis le sol jusqu'à encercler le soleil baroque qui domine l'autel. le reste de la structure est noir, opposition majeure de l'ombre et de la lumière. L'architecture dévoile plus qu'elle ne cache, elle dirige le regard. Le murmure du Monde, en fond sonore, l'humanise.
Exposition :
du 26 juin au 17 octobre 2010
Entrée libre
Chapelle Saint-Charles – Avignon
Les autres expositions de Georges Rousse ICI