Tout près du centre ville de Nîmes, dans une rue au nom charmant, la rue de la Biche, Marcel Robelin nous a reçus dans son atelier, le samedi 6 mars 2010. Situé sur deux niveaux très bien aménagés dans une ancienne dépendance et tout près d'autres ateliers distribués autour d'une cour, le lieu frappe tout d'abord par sa semi-obscurité. Le rez-de chaussée sert tout à la fois d'entrepôt et pour le travail des grandes œuvres sculptées. C'est au premier étage que l'artiste nous attend dans la partie réservée au travail sur le papier, où les créations servent de cloisons pour délimiter les zones d'ombre et de lumière, telles des moucharabiehs, entretenant ainsi un mystère autour des œuvres regroupées selon les références de l'artiste, qu'il nous reste à tenter de déchiffrer.
Ici, rien n'est anodin et tout est œuvre d'art, de la moindre déchirure de papier jusqu'aux aux outils, organisés en installation. Marcel Robelin fait voisiner ses créations avec des « trouvailles » qui s'intègrent à l'oeuvre, créant cette impression d'unité d'inspiration qui frappe le visiteur.
L'unité, Marcel Robelin la trouve dans le support de son travail, le papier et le papier kraft particulièrement, choisi pour l'idée de force que son nom implique, son aspect et son faible coût ; et l'originalité de son pigment : la cendre : Celle des feux de cheminée l'hiver, des feux extérieurs l'été. Toute un palette fixée par l'acrylique et dont « les couleurs ne passent pas, car elles sont déjà passées » Des gris, des ocres, seule exception le noir de la « Nuit Gitane », dont la cendre est celle des cigarettes préférées de Serge Gainsbourg.
Vœu de pauvreté, recherche de la nature, réinventée, recherche de l'homme surtout à travers son essence même ou encore ses formes d'expression, sa mémoire enfermée dans des livres impossibles à lire.
Prochaine exposition à Avignon du 22 au 25 avril 2010 au cloître Saint Louis, avec Paule Tavera.
Marcel Robelin dans son atelier