Nous étions un petit groupe, adhérents à la Mac'a, heureux de nous rendre à Tavel pour rencontrer Pierre et Marie CAYOL chez eux et visiter l'atelier de cet artiste dont nous aimions déjà les oeuvres.
« Pour rejoindre l'atelier, il faut traverser le jardin, passer sous la tonnelle, caresser du regard la vigne, effleurer le tronc lisse d'un figuier et suivre pas à pas les iris qui accompagnent le silence des oliviers... Une porte grince, une grande baie vitrée s'ouvre et la lumière pénètre avec le cortège de lignes qui dansent, de verts, de bleus qui glissent. La nature, les arbres, les fleurs, l'univers, tout entre ici et se met à flotter. Le dehors et le dedans se rencontrent... »
Pierre et Marie CAYOL nous ont accueillis avec beaucoup de gentillesse et de bienveillance. Durant plus de deux heures, l'artiste nous a expliqué sa passion pour les indiens d'Amérique et l'influence que ces derniers ont eu sur son travail au fur et à mesure qu'il tissait des liens d'amitié avec eux.
Touché dès l'enfance par l'image d'un pays lointain, autant dire mythique, Pierre CAYOL s'est rendu au Sud Ouest des Etats-Unis avec Marie, son épouse, au début des années soixante dix. Depuis, ils partent tous deux régulièrement à la rencontre de leurs amis indiens (Navajos, Hopis, Apaches ou Pueblos) et parcourent de nombreux paysages entre le Nouveau Mexique et l'Arizona.
« Il adopte alors une route nouvelle, nourrie de préoccupations spirituelles différentes et d'une connivence toujours plus étroite avec les populations indiennes d'Amérique... Ce cheminement allait affecter les thèmes et les sujets de sa peinture, voire son usage même, le tableau trouvant dans les rituels indiens du corps peint ou à travers les figures sculptées ou kachinas qu'il célèbre une fonction proche du sacré, à l'instar du mandala oriental... »
Extrait d'une préface de Pierre Provoyeur tiré du livre CAYOL Peindre le désir