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Gravure ou estampe ?

 

Le mot gravure viendrait soit du grec graphein -écrire- soit plutôt, de l'allemand graben – creuser.

C'est donc l'action de dessiner en creusant une planche – support de la gravure - les creux deviendront les noirs dans la gravure sur métal, ou les blancs dans le bois ou la linogravure.


L'estampe est l'impression de cette gravure sur un support, le papier le plus souvent. Le résultat de cette impression est une épreuve, et on peut effectuer plusieurs tirages d'une même planche.

En gravure il est possible de réaliser des impressions à chaque étape du travail de la planche, c'est de que l'on appelle les états.  

Le terme « gravure » peut aussi désigner l'estampe elle-même.

 

Mais, par abus de langage, on parle aussi de gravure pour des procédés d'impression à plat : la lithographie, impression sur pierre ou pour les monotypes (dessin direct sur une planche – empreintes...).

 

Un peu d'histoire :

 

L'histoire de l'estampe, en occident, coïncide avec l'arrivée du papier à la fin du XIVe siècle, puis le développement de l'imprimerie après le XVe siècle. Jusque là la gravure était un art à part entière et l'impression de bois gravés était réservée aux tissus. On doit aux « orfèvres, émailleurs en champlevé, nielleurs, damasquineurs », la découverte de la plupart des procédés de la gravure d'estampes.

L'octroi des indulgences, sous forme d'images pieuses accompagnées d'un texte, sous le pontificat avignonnais de Clément VI, diffusées en grand nombre, auraient contribué au développement de la xylographie. C'est cependant en Europe du Nord que l'estampe prend ses lettres de noblesse, tant avec la gravure sur bois, qu'avec les premiers burins sur cuivre, au XVe siècle. (*)

Depuis les procédés ont évolué, se sont diversifiés et si la gravure est restée un moyen de reproduction et d'impression, petit à petit, l'estampe est devenue un art à part entière, notamment grâce à des artistes tels que Dürer, Rembrandt, Goya, Picasso, etc...

Avec l'évolution des moyens de diffusion, la disparition progressive des graveurs de métier, la gravure contemporaine s'est affranchie presque totalement de la simple reproduction pour n'être plus qu'un champ de recherche et d'expression pour les plasticiens.

 

L'exposition présentée du 1er au 31 mars à l'Espace Saint Louis d'Avignon, par la MAC'A et la Maison de la Gravure Méditerranée, rendait bien compte de cette évolution et des perspectives offertes aux créateurs contemporains.

 

 

Les principaux procédés :

 

La gravure en creux ou taille douce : sur métal,

le plus souvent le cuivre, mais on utilise aussi le zinc, le laiton, l'acier.


Se fait soit par attaque directe du métal au burin, à la pointe (pointe sèche) ou encore selon la manière noire (au berceau). De chaque côté de l'entaille, au burin ou à la pointe, on dégage des barbes que l'on peut enlever (ébarber) avant d'utiliser un brunissoir, pour éclaircir.

 

 

Ou bien l'attaque se fait par morsure d'un acide, technique de l'eau-forte. La plaque de métal est recouverte d'une mince couche de vernis, dans lequel on dessine à la pointe pour dégager le vernis et c'est là que l'acide va creuser lors du  trempage de la plaque dans un bain d'acide dilué ; acide nitrique. l’aqua-fortis des anciens alchimistes, ou perchlorure de fer, moins toxique.

On peut aussi utiliser un vernis mou, dans lequel on pourra réaliser des empreintes.

L'aquatinte : la plaque est recouverte de grains de résine, un fois chauffés doucement, vont faire une pellicule. L'acide viendra mordre entre les grains.

Dans chacune de ces techniques d'eau-forte on peut réaliser des valeurs de gris jusqu'au noir par des bains successifs dans l'acide, en masquant les parties plus claires par du vernis.

 Manière de crayon - technique d'eau forte : les dessins dans le vernis sont fait par des roulettes, des tiges à plusieurs pointes... pour obtenir un résultat proche du dessin au crayon.


Taille d'épargne : elle dégage les parties non imprimées, bois ou lino, elle épargne le dessin.

On distingue la xyloglyphie - bois de fil- le bois est taillé dans le sens vertical de l'arbre, de la xylographie - bois de bout : le bois est taillé dans le sens de la tranche de l'arbre

Pour le bois ou le lino, la planche est creusée par des burins (proches de ceux de la taille-douce), ou des gouges.

 

Lithographie : l'un des procédés d'impression à platinventée au XVIIIe siècle, elle permet de reproduire un dessin exécuté sur une pierre calcaire- voir ci-dessous . 

 

Collagravure : la matrice est fabriquée par collage de divers matériaux.

Cellulogravurel'un des procédés de la collagravure

Vincent Dezeuse sur le site vincent.dezeuze.free.fr/

Le papier mâché vient de faire son apparition dans le champ des expériences.

La matrice n'est plus une tôle solide ou une planche de bois mais une simple accumulation de papiers collés comme pour les figures de carnaval.

L'impression - estampage -se fait après encrage de la planche, par transfert sur un papier,

soit à la presse, le papier humidifié recouvre la planche et la pression produit un gaufrage du papier - dans la technique de l'eau forte ;

soit par frottis d'un papier fin à l'aide d'un tampon - technique chinoise et japonaise.

 

 

Encrage d'une plaque en taille-douce

encrage tirage

 

De haut en bas : encrage de toute la plaque au tampon, l'encre doit pénétrer dans les creux,

 

 

 

 

 

 

 

 

essuyage des parties claires,

 

 

 

 

 

 

 

  pour l'impression, la plaque est déposée sur la presse, entre les « langes », côté encré en haut, le papier humide est déposé par dessus.

 

 

 

 

 

 

http://www.gravure.brazzolotto.fr/techniques.html



Encrage d'un bois ou d'une linogravure :  

 

encrage rouleau


se fait au rouleau pour que l'encrage soit régulier,

on encre les parties non gravées.

 

 

 

 

 

 

 

 

http://audrey-atelier.blogspot.fr/2009/02/tout-dabord-je-tiens-saluer-ce.html

 

 

Encrage d'une litho

Cette technique repose sur le principe de la répulsion de l'eau par les corps gras, l’encre se fixe sur les parties grasses et après essuyage du « trop plein » d’eau  on pose sur la pierre une feuille de papier humidifié.

tirage-litho.jpgEn haut à gauche, la pierre de lithographie avec le dessin, encrage au rouleau,

 

en bas, on dépose sur la presse et enfin, on admire le résultat.

 

Toutes les photos ont été prises sur la presse lithographique qui se trouve à la Maison de la Gravure Méditerranée, 105 chemin des Mendrous 34170 CASTELNAU LE LEZ

 

 

 

 http://elisabeth-keh-chalas.midiblogs.com/tag/lithographie+encre+gravure

 

 

 

(*)  La Gravure – les procédés – l'histoire par Jean-E.Bersier – éd.Berger-Levrault – 1974

Catalogue de l'exposition IMPRESSION(S) Imprimé à Saint-Gély-du-Fesc février 2013

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