Voici venu le moment de notre rendez-vous mensuel avec trois chroniques et un bonus.
- Dans le rétroviseur C'est un regard sur les expositions réalisées par la MAC'A à partir de 1995 jusqu'à nos jours.
- Le livre du mois La MAC'A vous propose, chaque mois, de découvrir un livre sur l'art contemporain : un documentaire pour en apprendre plus ou un roman pour vivre plus fort... !
- La vidéo il vous suffit de cliquer sur le lien proposé pour découvrir une visite virtuelle d'art contemporain.
LE BONUS
Visite de l'église
Louise Bourgeois à Bonnieux
Nichée au creux d’un vallon à Bonnieux, la discrète « église Louise-Bourgeois », ouverte seulement quelques jours par an, mérite la visite.
En effet, le mobilier liturgique de cette chapelle de Récollets du 18ème siècle, vendue comme bien national à la Révolution, a été conçu au début des années 2000 par la grande artiste franco-américaine Louise Bourgeois (1911-2010).
A l’invitation du propriétaire, amateur d’art, elle a créé cinq œuvres qui sont autant de rappels de ses thématiques de prédilection :
Le troublant bénitier en marbre rose, tapissé de mamelles, renvoie à tout son travail sur le corps voire l’anatomie, la sexualité, la mère nourricière et particulièrement à un autre paysage en relief de mamelles en caoutchouc médicinal rose datant de 1991.
Le confessionnal, cage de fer grillagée, est dans la droite ligne de ses Cellules des années 90, au nombre de 60, symboles de l’enfermement, de la prison, de l’isolement mais également de la cellule familiale, lieu de bonheurs et aussi de trahisons, de non-dits. Ses prie-Dieu en tapisserie sont à lier au métier des parents de Louise Bourgeois, restaurateurs de tapisseries anciennes. Les mains en prière en marbre témoignent de son admiration pour Rodin et font écho aux « Mains de bienvenue » (welcoming hands) installées aux Tuileries à Paris.
Autres mains, celles du crucifix : l’une ouverte et tendue, l’autre refermée et crispée de douleur ; à chaque extrémité de ce crucifix en forme de bras, elles rappellent la Passion du Christ, mais aussi l’ambivalence de tout être humain, balançant entre le Bien et le Mal, le don et le repli.
La Vierge à l’enfant, poupée de chiffon rose sous cloche, cousue à la main, nous parle de la « bonne mère », par opposition à la « mauvaise mère » qu’elle pensait être, souffrant de dépression post-partum. Elle renvoie également au symbolisme de la couture et des aiguilles : restaurer, réparer, raccommoder, tisser la trame des émotions (tout comme le petit Christ de la même matière, dans le confessionnal).
Enfin, ne pas oublier le seul élément non religieux de l’église dont la signification est essentielle dans l’œuvre de Louise Bourgeois et sa sculpture emblématique pour le grand public : une petite araignée en bronze noir, fixée en haut d’un mur ; l’artiste a choisi cet animal en hommage à sa mère dont elle disait : « Elle était délibérée, intelligente, patiente, apaisante, raisonnable, délicate, subtile, indispensable, soignée et aussi utile qu’une araignée ». Elle en a fait plusieurs, de tailles très différentes, dont certaines d’ailleurs s’appellent Maman…
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DANS LE RETROVISEUR
l'exposition de l'année 2016
Pour la 21e édition, la MAC’A a souhaité présenter des œuvres en relation avec le thème de LA TRACE.
Ephémères ou durables, ritualisées, sacrées, données à lire, signes, écriture première…. Empreintes et traces provoquent questionnements et interprétations. De l’étonnement à l’intention, elles mettent la réalité à distance et induisent un nouveau regard sur les objets.
En explorant les techniques d’empreintes, on prend conscience du phénomène de marquage, de la relation cause-effet entre un élément choisi et le signe créé par action sur un support. Formes multiples, elles sont des images en devenir….
La trace, témoin d’un passage, est une ouverture sur l’imaginaire : « Seules les traces font rêver » a écrit le poète René Char
Cinq artistes nous donnent à voir leurs propres expressions de ce thème : Anne Carpena, Hélène Courset, Michel Delhaye, Florence Gosset et Claude Quentelo.
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LE LIVRE DU MOIS
Les Irascibles / Cédric Bru.- Le Cherche midi, 2023.- 374 p.- 21,50 €
Entremêlant fiction et données biographiques, ce roman nous entraîne à New York, au sortir de la 2ème Guerre mondiale, où nous assistons à l’émergence du premier mouvement artistique d’avant-garde américain : l’expressionnisme abstrait.
Jackson Pollock, Mark Rothko, Willem de Kooning mais aussi Robert Motherwell, Barnett Newman, Clyfford Still… sont les protagonistes de ce petit milieu de l’art moderne new-yorkais. Ils sont, pour la plupart, hypercréatifs, bouillonnants, très alcoolisés, traversés de doutes et bien décidés à s’imposer en accédant à la reconnaissance.
A découvrir !
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LA VIDEO