Partant d’un matériau brut qu’elle brode, Myriam Louvel transforme le fil de fer galvanisé en structures d’une apparente fragilité qui attirent le regard et le laissent errer dans les méandres de ces entrelacs. Le fil de fer devient crayon mine et les formes s’inscrivent dans l’espace, le découpant et ménageant des espaces intérieurs pour mieux y plonger et être comme happé par l’émotion. Car les œuvres, comme leurs titres l’indiquent, Les échafaudées, Les échappées belles, Les micmacs sont autant d’espaces laissés à chacun pour « respirer » comme aime à le dire l’artiste.
Inscrit dans le temps, le travail s’est épuré. Pour recréer, pour redonner vie, Myriam Louvel commence par assembler les tessons d’une bouteille et la reconstruit grâce au fil de fer qui, tel un carcan, l’enserre mais l’air ne passe plus ; c’est alors qu’elle l’évide pour ne plus laisser que la structure dans laquelle vont passer les vibrations de l’air et nos émotions.
Le livre, quadrilatère évidé devient pure pensée et s’inscrit en volume, en à-plat, en rosace.
Les fonds de verre se transfigurent en un fin tissage et se multiplient.
L’ombre portée sur le mur laisse un espace et le regard se perd pour laisser place à l’intériorité. Broderie dans l’espace pour mieux cheminer vers la spiritualité, telle est la démarche de Myriam Louvel.
Dominique Bonnet - membre de la MAC'A