Une double visite à la Collection Lambert pour la MAC’A
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En ouverture : « Rayon fossile », d’Abdelkader Benchamma
Pour cette première sortie de l’année, les retrouvailles avec l’œuvre d’Abdelkader Benchamma étaient empreintes d’une certaine fierté pour la MAC’A. Pour mémoire, à son exposition de 2008 elle avait sélectionné de jeunes diplômés des écoles d’art du Sud dont il était. Et depuis il en a parcouru du chemin ce jeune artiste timide. Il a rencontré de beaux succès, nationaux et internationaux, de la biennale de Venise au Drawing Center à New-york en passant, entre autres, par Paris, Bruxelles, Doha et la villa Médicis à Rome.
Toujours fidèle au dessin qu’il réalise au stylo noir, à l’encre de chine ou au fusain, il varie ses approches, privilégiant parfois un trait minutieux d’une grande maîtrise, réalisé à main levée. D’autres fois il use de gestes amples et généreux pour franchir les limites du cadre et déborder sur les murs. Quand on lui demande comment il réagit au fait que ses œuvres murales seront recouvertes à la fin, il reconnaît que ça n’est pas toujours facile à accepter mais que c’est un choix. Et pour ne pas se focaliser dessus, il se tourne le plus vite possible sur le projet suivant.
Dans sa démarche, Abdelkader Benchamma cherche à créer, chez le visiteur, un trouble de la perception pour l’amener vers une nouvelle façon de penser l’espace, le temps et la vision. Il propose de nouveaux paysages mentaux et ouvre le champ des possibles. Pour ce faire, il pioche dans sa précieuse collection d’images, anciennes ou récentes, sur les sciences occultes, les comètes, le paranormal, l’ésotérisme, etc., toujours en décalage avec le réel.
Mémoire, empreinte, fossile
Avec « Rayon fossile », il poursuit ses recherches sur le dessin empreinte, créant une mémoire d’images fossilisées qui entraînent le visiteur vers le passé, l’avenir, voire la fiction. Son choix du noir sur fond blanc lui permet de mieux exprimer l’imaginaire, l’abstrait et de rester dans un champ de force, « dans la thermodynamique » comme il aime à dire.
Crédit photos: Jany Véziat
Le parcours de la visite est tracé pour imprimer un rythme au visiteur, pour qu’à chaque salle il ait le sentiment de pénétrer dans un nouveau monde. La mise en scène très structurée de la première salle, intitulée « Sculptures », regroupe une série d’œuvres monolithiques inspirées par le premier choc esthétique de l’artiste devant le monolithe noir de « 2001 Odyssée de l’espace » de S. Kubrick. Les œuvres, accrochées à une soixantaine de cm du sol, sont comme des sculptures sur leur socle.
Délires cosmiques
Dans la deuxième salle, on entre dans le dessin fiction. Ça explose de toutes parts, ça jaillie sur les murs. L’artiste trace dans l’espace des courants tumultueux, des tourbillons, alternant les aplats noir avec des strates très ciselées, qui donnent à imaginer des apparitions célestes, des éclairs, des lueurs, des tempêtes. Ses œuvres sont toujours dans le mouvement, dans le flux.
Pour son plus grand bonheur, le visiteur se laisse entraîner dans ces délires cosmiques jusqu’au bout du cheminement, atteignant l’apothéose au seuil de la dernière salle.
Abdelkader Benchamma aime réaliser ses grands dessins muraux qu’il dit vivre comme une sorte de combat. Il y dépense beaucoup d’énergie. Rien à voir avec son travail en atelier. Ici, pas de repentir possible, pas de retour en arrière. Le geste doit être sûr, pur.
Il est resté 3 semaines en résidence à la Collection Lambert pour réaliser cette superbe exposition qui occupe tout le rez-de-chaussée de l’hôtel de Montfaucon. Il apprécie énormément ce travail en équipe et le lien qui se crée le temps de la performance jusqu’à la fin de l’exposition.
(clôture le 20 février)
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Pour la suite :
« L’intraitable beauté de nos vies sauvages »
de Stéphanie Brossard
Stéphanie Brossard a également passé 3 semaines en résidence à la Collection Lambert dans le cadre du programme « RENDEZ-VOUS, sous-sol* », destiné à exposer des artistes émergents.
Par ses installations, cette jeune artiste avignonnaise, originaire de la Réunion, illustre les notions de territoire, de déplacement. Elle raconte, à sa façon, les mouvements de la terre, les événements climatiques, géologiques et les perturbations spécifiques à son île natale.
Dés la 1ére salle le visiteur est plongé dans ce qui fait le quotidien des insulaires, à savoir les tremblements de terre et le chaos qui s’en suit. Pour représenter ces catastrophes naturelles, l’artiste a installé sur un grande table reliée à un système d’enregistrement des séismes dans le monde, un monticule de terre de Roussillon qui s’effondre à chaque fois qu’une secousse est enregistrée. Dans le reste de la salle sont disposés de façon aléatoire des morceaux de plaques de marbre, figurant comme un espace de recueillement après le sinistre, dans lequel le visiteur peut déambuler.
D'un territoire l'autre
Dans la salle suivante, la notion de déplacement est au cœur de l’installation, symbolisé par des pierres de notre région disposées sur des planches à roulettes. Au FRAC Réunion 2020 où Stéphanie Brossard a déjà exposée, elle avait utilisé bien sûr des pierres de là-bas. D’un territoire l’autre, comme ses allers-retours entre Avignon et son île.
La visite se termine dans un espace où trône une baignoire qui se remplit ou se vide en fonction des différents cyclones sur la planète. Cette mise en scène est pure illustration d’un souvenir d’enfance de l’artiste. Petite, quand elle voyait sa mère remplir la baignoire d’eau potable elle devinait une alerte cyclone.
Souvenir encore que celui du père, soucieux de la solidité de la maison face aux catastrophes, avec ces parpaings empilés les uns sur les autres qui servent ici de socle à de petits objets.
Souvenir toujours, en référence peut-être aux boukans (les cabanons où s’entassent plein de babioles), ces fleurs séchées, ces petits bijoux en verre, ces bibelots, ces flacons remplis d’eau de l’océan etc., le tout mis en valeur sur les parpaings. On se croirait dans un cabinet de curiosités.
Comme dans un cabinet de curiosités
Dans ce qu’elle nous donne à voir, on sent bien que cette jeune artiste est tiraillée entre deux mondes. Certes, aujourd’hui elle est ici mais elle est encore beaucoup là-bas. Son passé, sa nostalgie, l’histoire de son île la remplissent, ce qui alimente avec bonheur sa créativité et participe probablement à son équilibre.
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Rencontre artistique à la Fondation Matias Huart
Pour clore cette sortie culturelle, les adhérents de la MAC’A avait rendez-vous avec Susanna Lehtinen dans la galerie de Matias Huart, rue de l’Olivier à Avignon.
« Arte è una cosa mentale »
Pour le propriétaire de cet espace, la phrase de Léonard de Vinci s’inscrit plus que jamais dans notre siècle. Dessiner c’est penser, comme une devise de la fondation. Matias Huart, artiste lui-même, présente ses œuvres au côté de celles d’artistes invités dont le travail est toujours en cohérence avec le sien.
Les dessins à l’ordinateur de Susanna Lehtinen sont tout à fait représentatifs d’une réflexion et d’un travail mental intense avant réalisation. Pour cela, elle souscrit totalement à la pensée de Vinci.
La créativité de cette artiste finlandaise est multiforme. Elle crée aussi bien des œuvres classiques, numériques ou des dessins à l’encre, parfois en écho à ceux de son hôte.
Certaines d’entre elles semblent inspirées des aurores boréales. Elle passe du noir du dessin à des formes pastelle très diffuses, évanescentes. Elle parle alors « d’atopie, ce flou improbable qui entoure l’objet en peinture. Il s’agit d’une rencontre, d’une humeur, d’une poussière d’émotion », citant Cézanne. Elle travaille beaucoup sur la lumière ou simplement son reflet, ses contours.
Quant à ses dessins numériques, seul l’outil informatique lui permet les agencements aléatoires, la traduction visuelle des ondes audio et les répétitions de motifs qui représentent l’immatériel et les vibrations intimes.
A bientôt !
Evénement du printemps
la MAC'A expose à Avignon et Carpentras
En février, nous proposons deux éditions spéciales pour vous présenter les huit artistes exposées.
Aujourd’hui, focus sur
Mélanie Duchaussoy
Elizabeth Beraud-Hirschi
Ursula Caruel
Ghislaine Thomas
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A bientôt !
Evénement du printemps
la MAC'A expose à Avignon et Carpentras
En février, nous proposons deux éditions spéciales pour vous présenter les huit artistes exposées.
Aujourd’hui la suite, focus sur
Florence Gosset
Ena Lindenbaur
Eva Vermeerbergen
Paule Riché
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Et maintenant, rendez-vous à l'expo
A bientôt !
DANS LE RETROVISEUR
2004
IMAGES EN ITINERANCE
Voyages d'images pour tisser le lien
Milomir KOVACEVIC - Klavdij SLUBAN
Benjamin GEMINEL et Caroline VAILLANT
Exposition de photos autour de 3 " cheminements "
- Sarajevo pendant le siège avec M. KOVACEVIC
- Cuba/Caraïbes en dehors des sentiers touristiques avec K. SLUBAN
- Les Balkans par 2 jeunes français en itinérance : B. GEMINEL et C.VAILLANT
Le lien étant une même écharpe tricotée à chaque étape, par des habitants rencontrés.
Témoignage d'une visiteuse de l'exposition
LE LIVRE DU MOIS
Parce que les tatouages sont notre histoire / Héloïse Guay de Bellissen
R. Laffont 2019.- 174 p.- 18 €
Un livre inclassable, constitué d’anecdotes personnelles de l’auteur, tatouée elle-même ou entendues dans le salon de tatouage de son mari, de contes traditionnels ou de portraits de personnes célèbres tatouées. Au-delà de la mode actuelle, il nous fait prendre conscience de la signification profonde de ce geste rituel, mêlant la vie et la mort : «un tatouage, c’est marquer un événement dans la chair, et pouvoir le relire, comme un livre».
LA VIDEO
LE BONUS
Comme promis nous dévoilons une partie de notre exposition printanière qui se déroulera du 5 au 27 mars au Cloître Saint-Louis d'Avignon.
Et cette année, dans le même temps, les mêmes artistes exposeront à la Chapelle du Collège à Carpentras du 4 au 26 mars 2022.
En février, nous vous en dirons d'avantage sur les 8 artistes sélectionnées.
A bientôt !
Carton plein pour la sortie MAC’A à la Fondation Blachère
Pour sa dernière sortie de l’année la MAC’A a offert un beau cadeau de Noël à ses adhérents : la visite de l’exposition « re-création » à la fondation Blachère à Apt.
Ils étaient plus d’une vingtaine à se rejoindre devant la fondation Blachère ce samedi. A l’entrée les attendaient un guerrier en faction, rescapé de la bataille de « Little Big Horn » de Ousmane Sow, plusieurs « Big Mama » aux rondeurs pleines de tendresse de Colleen Madamombe et "Les Marcheurs" de Ndary Lo.
Re-visiter / Ré-inventer / Ré-approprier
L’exposition « re-création » rassemble les œuvres de quinze artistes contemporains, venus d’Afrique ou de la diaspora, qui proposent une ré-interprétation des grands classiques de l’histoire de l’art européenne: Manet, Gauguin, Matisse, Courbet, Renaissance italienne et hollandaise, etc. La raison d’être de cette exposition est bien de laisser les artistes emprunter à d’autres, sans complexe et sans tabou, des attitudes, des détails significatifs. De s’inspirer de...
Dès l’entrée dans les salles d’exposition le visiteur est plongé dans le noir, seules les œuvres sont en lumière. Dans cette scénographie, au fil des déambulations, l’œil s’adapte vite à l’obscurité ne captant plus que l’œuvre elle-même, avec ses forces, ses détails, ses subtilités.
Crédit photos: Jany Véziat
La femme africaine
En noir et blanc ou en couleur, la femme africaine est en majesté au cœur de cette exposition et l’importance de son rôle dans l’histoire du Continent est ici remise au premier plan. La plupart des artistes bouscule l’ordre établi et tente de gommer le côté exotique post-colonial pour lui restaurer son statut de femme et son rapport au corps. Elle apparaît aussi en bleu, auréolée, rappelant les peintures religieuses de la Renaissance italienne ou encore les icônes byzantines. Sans oublier la place qu’elle prend dans une série de photos noir et blanc, inspirées des peintres de la Renaissance hollandaise où sa peau noire contraste si bien avec le blanc des cols en fraise et dentelles.
Crédit photos: Jany Véziat
Dans cette "re-création", les artistes délivrent un nouveau message où s’expriment leur vision du monde et leur histoire personnelle. Les temps changent, les uns (es) prennent la place des autres.
Mais au fait, au début du XXéme siècle, l’art européen n’a-t-il pas été influencé par l’art africain ?
A toutes celles et ceux qui n'ont pas vu l'exposition,
c o u r r e z - y vite !!!
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Suite de la sortie
Rendez-vous à l'atelier de Hugues De Laugardière
à Saint-Saturnin-lés-Apt
Ce samedi, Hugues De Laugardière a réservé un bien chaleureux accueil au groupe de la MAC’A venu découvrir sa peinture.
Dans sa maison nichée en pleine nature sur les hauteurs de Apt, il s’adonne à sa passion, la peinture à l’huile, depuis les années 90. S’il a commencé par copier ou plutôt par revisiter - comme il préfère le dire - les classiques (Turner, Boudin, Canaletto, etc.), depuis les confinements sa peinture est devenue plus personnelle.
Pour cette sortie, il ne s’agit pas, comme d’habitude, d’une visite d’atelier puisque celui-ci est tellement minuscule - 1,80m au carré, précise le maître des lieux avec malice – qu’il est impossible d’y mettre même un seul pied. C’est donc dans une salle d’exposition que ses peintures sont visibles.
De l’art brutal
Dès l’entrée dans l’espace, le ton est donné. L’affichette apposée sur la porte annonce la couleur. On a à faire à un artiste qui ne se prend au sérieux.
On sent tout de suite qu’il a grand plaisir à dépeindre la société et ses travers en y mettant une bonne dose d’humour. Il imagine des situations et met en scène des personnages avec beaucoup de dérision.
crédit photos : Jany Véziat
Hugues De Laugardière a posé le pied dans le Sud en 1982, plus précisément à Roussillon. En remontant d’Italie par la route Napoléon (comme elle s’appelait à l’époque) après un tournage sur le film « Danton » de Wajda, il a été séduit par la région et a décidé de s’y installer. Et depuis six ans maintenant il vit à Saint-Saturnin-lés-Apt.
Vous l’avez compris, ce Monsieur a eu une autre vie avant celle-ci. Et quelle vie ! Des immenses plateaux de cinéma il est passé à l’exiguïté de son atelier. Même s’il n’a pas l’air de vouloir en dire trop sur sa vie antérieure, dès qu’on pousse l’investigation son regard s’illumine et alors il raconte.
Tout jeune il a commencé comme stagiaire puis assistant réalisateur et/ou scénariste, auprès des plus grands : Autant Lara, Planchon, Polanski, Verneuil, Ivory, Wajda donc, et d’autres. Un milieu où l’humilité et la simplicité ne sont pas monnaie courante, un milieu où la compétition est féroce, un milieu non épargné par les travers de la société du paraître.
Les tableaux de Hugues De Laugardière en disent long sur le recul qu’il a pris par rapport à ce microcosme.
Il a plaisir à montrer ses créations et se dit prêt à accueillir de nouveaux visiteurs.
Vous êtes de plus en plus nombreux à lire nos articles sur ce blog.
Merci, merci pour votre intérêt.
A bientôt !
BONJOUR !
Voici venu le moment de notre rendez-vous mensuel avec trois chroniques :
DANS LE RETROVISEUR
2003
François BRUETSCHY , né en 1938 à Strasbourg.
Inspiré par ses parcours initiatiques dans la nature (Drôme provençale), il nous propose une peinture non figurative, empreinte d'une riche géométrie faite de rythmes réguliers et de cassures aléatoires dans une palette sensible et harmonieuse.
Avec ses paysages de vues aériennes ou de visions scientifiques, l'artiste nous invite dans son intimité créatrice.
La réalité figurative, voire l'anecdote s'absentent. Le peintre ne conserve que les schèmes essentiels qui régissent sa vision. C'est à travers eux que nous est offerte la possibilité de revivre le tableau, chacun à sa guise. Cette pudeur de l'artiste, qui consiste à ne pas forcer le sens de l'œuvre, nous laisse libre de nos interprétations multiples, libre de l'ancrer ou pas dans ce qui rassure ou d'accepter le principe d'ouverture et de liberté.
François BRUETSCHY / http://alsace-collections.fr/Monographie%20Francois%20Bruetschy.html
LE LIVRE DU MOIS
LA VIDEO
Visitez l'exposition "Elles font l'abstraction" comme si vous y étiez !
Une occasion unique de découvrir le rôle fondamental joué par les femmes dans le développement de l'abstraction, à travers 106 artistes et plus de 500 œuvres datées des années 1860 aux années 1980. Une visite exclusive en compagnie de Christine MACEL, commissaire de l'exposition.
👁️🗨️Regardez : https://www.youtube.com/watch?v=ZRvx7SvcZzY&t=17s
La MAC'A vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année.
A bientôt !
La MAC'A en visite au Château de Charleval (13350)
A la découverte d’un château de conte de fée où sont rassemblés des trésors de l’art contemporain.
Une quinzaine d’adhérents de la MAC’A a bravé le froid et l’humidité de ce week-end du 27 novembre pour aller admirer les trésors que renferme le Château de Charleval.
Edifié au milieu du XIXe par Mr Bonnefoy par amour pour son épouse, le château a été racheté en 2019 par Daniel Rocher, grand amateur d’art et sculpteur lui-même, fils de Yves Rocher.
Après restauration, il offre ainsi une nouvelle vie à l’édifice qui devient Provence Art Gallery, où cohabitent, avec bonheur et élégance, le style renaissance du château et l’art contemporain. Désormais, ce sont près de 300 œuvres qui se côtoient dans ses salles et son parc de 7ha.
Amour/Art/Amitié – Ecrin/Equipage/Equipe
Ce sont les mots-clés qui président à la démarche du nouveau propriétaire des lieux. En effet, dans sa galerie en partie à ciel ouvert, Daniel Rocher met en valeur un « équipage » - c’est ainsi qu’il le nomme - de 29 artistes, pratiquement tous de la région Sud.
Ses choix résultent de ses multiples rencontres avec les artistes et de ses coups de cœur. Dans cet écrin, ce château d’art, il expose les œuvres de sa collection personnelle, des œuvres de ses amis artistes auxquels il est très fidèle et ses créations personnelles.
Pendant ce week-end automnal, les 2 galeries n’étant pas accessibles, seul le parc était ouvert à la visite, accompagnée par un médiateur. Près de 80 sculptures sont disséminées dans les jardins et dans les enclos entourés de bambous.
On y découvre de nombreuses créations du propriétaire D. Rocher
Autres œuvres des artistes exposés dans le parc du château
Trois œuvres de Francis Guerrier : Plume, Lune bleue etc. Ses sculptures monumentales sont tellement aériennes qu'elles changent d'orientation avec le vent
"La Bête" de Julien Allègre : Sculpture en métal rouillé travaillé au plasma pour faire des découpes de précision, fines et dentelées.
Il est évident que ce projet n’en est qu’à ces débuts et qu’il va évoluer et s’enrichir au fil des mois. Contexte sanitaire oblige, beaucoup de choses restent à finaliser et peaufiner. Quoi qu’il en soit, une autre visite à la belle saison serait appréciée, quand les galeries seront ouvertes au public et « le champ de sculptures » moins boueux et plus ensoleillé . Il n’en sera que plus magique.
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Visite à l'atelier de Noortje Piccer, plasticienne hollandaise
Pour aller à Charleval on passe par Mallemort-en-Provence, il était donc incontournable de faire une halte dans l’atelier de Noortje Piccer perché dans les ruelles en haut du village.
Noortje a accueilli l’équipe de la MAC’A avec une certaine timidité qui s’est vite dissipée au fil des mots, tant elle est passionnée par son travail.
Sculptrice, elle façonne principalement le métal rouillé, le fil de fer et une multitude d’autres matériaux qu’elle récupère au fil de ses déambulations : chambre à air, végétaux, plastique, galets, bois, agrafes, gaine de fil électrique, cupules de bougies de chauffe-plat, etc.. Elle est la reine du recyclage et du détournement d’objets ordinaires.
Tous ces éléments s’entassent dans son atelier. Elle les regarde, les touche, les manipule jusqu’au moment où l’un d’eux l’appelle. Et alors le processus de création peut commencer. Ses outils de prédilection : la disqueuse, la ponceuse, la soudure à l’arc, la lime, la perceuse miniature (comme celle du dentiste), etc.
Vu les matériaux qu’elle utilise et les outils dont elle se sert, on pourrait dire qu’elle fait plutôt un métier d’homme. Mais avec ses mains de femme elle exprime une telle sensibilité que ses créations sont de réelles œuvres d’orfèvrerie, de dentelles, de ciselures. Pas étonnant puisqu’elle est diplômée de la Stadsacademie de Maastricht (Pays-Bas), section Orfèvrerie, bien sûr.
Arrivée à Mallemort il y a douze ans, elle reconnaît vivre dans une bulle mais dit rester très réceptive aux événements du monde, qu’elle tente de traduire dans ses œuvres.
Toujours un peu sur la réserve, elle avoue avoir du mal à courir après les expositions. En 2019, lors d’une manifestation au château de Bouc-Bel-Air, elle reconnaît avoir eu la chance de rencontrer Daniel Rocher qui, désormais, possède et expose certaines de ses œuvres dans son château à Charleval.
A bientôt !
BONJOUR !
Voici venu le moment de notre rendez-vous mensuel avec trois chroniques et un bonus.
DANS LE RETROVISEUR
2002
C'est en 1970 qu'Eric LINARD commence à éditer des estampes dans son atelier "2A", en Alsace.
En 1996, il installe ses ateliers et sa galerie en Provence pour se consacrer à la lithographie et la sérigraphie.
De nombreux artistes locaux, nationaux et internationaux viennent y travailler, de la conception à la finition de leurs estampes.
Du 11 janvier au 20 mars 2002, la MAC'A a exposé les estampes de 51 artistes sélectionnés pour l'occasion.
Eric LINARD Editions
Le Val des Nymphes
26700 LA GARDE ADHEMAR
LE LIVRE DU MOIS
Sans Picasso
Dora Maar à Ménerbes
texte de Stephan Lévy-Kuentz
photos: Jérôme de Staël
Dora Maar fut l’une des victimes de « l’ogre Picasso » : elle ne se remit jamais de leur séparation et finit ses jours dans la maison qu’il lui avait offerte à Ménerbes, en cadeau de rupture.
L’auteur imagine sa vie solitaire et repliée sur elle-même, au milieu de ses souvenirs. Jérôme de Staël, fils du peintre Nicolas de Staël, voisin à Ménerbes, a connu Dora : cela se ressent dans ses photographies qui ponctuent le texte avec délicatesse et émotion.
LA VIDEO
Découvrez l'exposition Dora Maar comme si vous y étiez ! Une occasion unique de se retrouver au plus près des œuvres de cette artiste accomplie, libre et indépendante. Une visite exceptionnelle en compagnie de Damarice Amao et Karolina Ziebinska-Lewandowska, commissaires de l’exposition.
Dora Maar L'exposition, organisée par le Centre Pompidou du 5 juin au 29 juillet 2019.
Pour voir la vidéo, faire un copier / coller du lien ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=tSGm8czwELw
LE BONUS
Cloître Saint Louis / Avignon - septembre 2021
Entrez dans le silence de l'acte créateur
Performance durant l'exposition « A deux au jardin, de fer et de papier »
André MOREL : Témoignage
C'est l'invite perçue, c'est le partage vécu lors de la performance réalisée le 11 septembre 2021 par les deux artistes invitées par la MAC'A.
Et tout a contribué à ce moment d'intense communion.
D'abord, l'atmosphère à la géométrie épurée de la salle du cloître qui ne distrait pas le regard. Puis les correspondances entre les œuvres exposées – la calligraphie minutieuse des arbres de Christine Dabadie-Fabreguettes sur de longilignes kakémonos et les sculptures suggestives d'animaux stylisés en métal brut de Sybille Friedel.
Ensuite, l'attention sans faille de la trentaine de participants au sens fort du terme, prêts pour la cérémonie.
Enfin, le décor, une très grande feuille blanche rectangulaire reposant sur un support protecteur noir posé à même le sol.
La célébration peut commencer.
Les deux officiantes, en noir et blanc, prennent place. Une même concentration mais deux personnalités dissemblables de par leur physique et leur attitude face à l'acte en devenir. S. Friedel, imposante et hiératique. C. Dabadie-Fabreguettes, menue et main au menton comme un Penseur de Rodin qui se serait mis debout.
Un long temps, elles observent, sans un mot, sans un bruit alentour. Temps de la gestation.
Soudain - qu'importe que ce soit l'une ou l'autre - la main a plongé un imposant pinceau dans l'encre, l'a posé sur le papier et le premier signe apparaît, comme remonté des profondeurs secrètes de la grande feuille.
Et la chorégraphie commence.
A tour de rôle, l'une inscrit une courbe, des pointillés, une sorte de cercle, tantôt à peine trace, tantôt épaisseur voulue. L'autre s'empare de l'espace nouveau créé par le calligramme, le prolonge, s'en éloigne, y reviendra, chaque geste transformant la respiration entre les volutes, les chemins esquissés, chaque apport enrichissant et bousculant l'imaginaire des artistes mais aussi du public.
Et l'on est aspiré. Plus rien n'existe que l'attente de la forme à venir dans ce temps suspendu.
Plus tard, lorsqu'elles se figent après un dernier regard de connivence, on applaudit.
C'est le code du remerciement. On aurait pu garder le silence pour prolonger la magie de cette performance. Hors du quotidien chronophage.
A bientôt !
Sortie MAC’A du 6 Novembre 2021
« SOL ! La biennale du territoire »
SOL !, pour territoire, autour de Montpellier
SOL ! pour Soleil, Sud
Pour sa 1ére édition, la biennale du territoire offre un panorama de la création contemporaine régionale au MO.CO. Panacée.
L’exposition, qui a pour titre « Un pas de côté », s’inscrit dans un objectif de « décentrage », « regarder autour », pour offrir l’opportunité à 31 artistes d’exposer leurs œuvres.
« Un pas de côté », c’est aussi aller débusquer les artistes émergents qui se cachent dans un rayon de 100 km autour de Montpellier.
Emilie LOSCH / Pierre UNAL-BRUNET / Julien CASSIGNOL
Le MO.CO. propose une exposition hétéroclite où toutes les techniques et tous les médiums sont présentés.
Le parcours se décline autour 3 thématiques :
*Nous sommes tous des légendes : rapport à l’Histoire
*Bisous et Bastons : rapport à la Société
*Symbole et totem : rapport à la Nature.
Les Rois mages vus par Gaétan VAGUELSY / La Piéta vue par Elisa FANTOSSI
L’inventivité est au rendez-vous, avec des artistes qui ne s’embarrassent pas de contraintes et font preuve d’une bouillonnante créativité. Toute la palette des thèmes est présente : provocation, poésie, onirisme, sexualité, humour, engagement citoyen, sensibilité, spiritualité, ironie.
Un quinzaine d’œuvres ont été produites spécialement pour l’évènement, dont celle de Mohamed LEKLETI, « Ils ont cette raison qui te semble démence », réalisée in situ.
Tapis de jeu vu par Marie HAVEL / Daniel DEZEUZE / Emilie LOSCH
Des stars locales, comme Daniel DEZEUZE ou Claude VIALLAT, se confrontent sans complexe à de jeunes artistes émergents décomplexés.
A noter que Daniel DEZEUZE a déjà été exposé par la MAC’A en 2002 au Cloître St Louis d'Avignon.
Loin d’être conventionnelle, cette 1ére biennale compte des artistes autodidactes ou passés par les Beaux-Arts. S’y côtoient, pour le plus grand plaisir des visiteurs, toutes les générations : du plus jeune, Gaétan VAGUELSY (28 ans) ; au plus ancien, Claude VIALLAT (85 ans).
Section confinement par Clément PHILIPPE. Impact du nucléaire sur le futur ?
Et il y a encore beaucoup de talents à découvrir dans la région. Gageons qu’ils ne seront pas en reste lors des prochaines éditions.
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En visite à l'atelier de Ursula CARUEL
A l'issue de la visite au MO.CO. Panacée, un détour par le nouvel atelier de Ursula CARUEL s'est imposé.
Depuis peu, elle a quitté Arles pour s'installer à Montpellier, rue du Général Vincent où plusieurs artistes ont élu domicile.
Née en 1976 dans les Ardennes, elle a vécu une enfance en pleine nature, proche des grandes forêts qui habitent cette région.
En 1998, elle sort diplômée de l’école supérieure des arts appliqués et textiles de Roubaix. Elle complète son cursus par un diplôme en design de l’espace, ce qui lui sera très utile lors de ses installations.
On retrouve bien sa formation dans son œuvre d’aujourd’hui où se mêle sa passion pour la botanique et la nature avec l’art du textile. Dans son travail, elle varie entre le motif et la création, utilisant la répétition, le fil et l’impression comme outils de dessin.
Ursula passe beaucoup de temps à observer l’environnement végétal. Pour elle, l’identité du paysage et la mise en vie du dessin sont au cœur de son processus de création. De cette démarche résulte une illustration de pure poésie. Elle cherche à faire « un dessin qui pousse », et l’explique en juxtaposant différentes planches qui se complètent, s’articulent, en deux mots, qui vivent.
Depuis 2015 elle s’expose, et elle a été très vite remarquée, notamment par le musée Soulages de Rodez et le monde de l’art contemporain du Sud-Ouest de la France.
En 2017, le musée du bois du Tarn expose son travail sur les arbres.
En 2019 elle expose à la galerie Arts Up d' Avignon où elle est repérée par des membres de la MAC'A. Depuis, l'association suit de près son parcours et elle fera partie des huit femmes artistes sélectionnées pour l'exposition annuelle, en mars 2022 au Cloître St Louis d'Avignon et à la Chapelle du Collège de Carpentras.