La visite débutait le matin par la visite de l'exposition "Mirages d'Orient - chassé-croisé en Méditerranée".
« L'exposition et le catalogue s'ouvrent et se referment avec des représentations de l'exode contemporain.(*) L' « invitation au voyage » s'est transformée en flux migratoire de populations – un nouvel enjeu géopolitique qui ravive les extrêmes et qu'illustrent les images de Lampedusa et d'embarcations à la dérive, ainsi que la voix de rescapés faisant le récit d'existences dramatiques. Si les artistes des plus engagés se sont fait les porte-drapeaux de ces oubliés de l'histoire, c'est parce que les mirages ne sont plus, comme au XIXe siècle, véhiculés par l'Orient, mais bien par l'Occident du nouveau millénaire : ce sont en effet les côtes européennes où miroite le rêve d'une vie meilleur, que tentent chaque nuit d'atteindre ces bateaux partis de Tanger, Tunis ou Tripoli, via Gibraltar ou Lampedusa. » Plaquette de présentation de l'exposition Éric Mézil.
(*) par exemple : Michal Rovner fait s'animer des traces en une procession sans fin sur des pierres granitiques.
L'exposition se déroule en plusieurs grandes étapes, l'Orient vu par les Occidentaux, infatigables voyageurs des siècles passés, tels Isabelle Eberhardt, artistes fascinés par l'Orient, peintures du XIXe, croquis, aquarelles, dessins d'artistes des XXe et XXIe siècles – Matisse, Le Corbusier, Barcelo... L'orient des collectionneurs provençaux propose objets du quotidien et objets précieux prêtés par les musées, et œuvres des artistes provençaux.
Enfin, dans la section « de Sardanapale à la place Tarhir », la vision romantique ou sucrée des occidentaux se confronte à une vision souvent plus amère des artistes du Proche Orient ;
Ici le kitch des œuvres de Pierre et Gilles côtoient le sucré les loukoums revus par Paul-Armand Gette et sur lesquels la réalité se cassera les dents. Emir El Quiz confronte les costumes d'apparat d'une cour ottomane imaginaire à la cité papale
depuis les « croisades vues par les Arabes » dans une vidéo de Waël Shawsky jusqu'au printemps arabe.
Moataz Nasr – la place Tahrir
Objets en fragiles souvenirs, telles ces photographies présentées en 3D, luxé rêvé de l'Orient rapporté et conservé dans de riches collections, à travers ces objets finement ciselés de luxuriantes arabesques ...
La réalité de cet orient rêvé par les occidentaux est tout autre vécue de l'intérieur. La fin prochaine des potentats est annoncée dans les grands portraits du peintre chinois Yan Pei-Ming, la vie au quotidien de la femme – vidéos de Shirin Neshat – de la guerre, la fragilité du verre colore les grenades, pas les fruits, mais d'autres plus explosives. Reste l'espoir, l'espoir vécu un certain mois de janvier sur la place Tahrir, l'espoir né aussi du dialogue entre les cultures, par delà les exodes.
Une grande exposition.
Une partie du groupe dans le hall de la Collection.
L'après midi, le groupe s'est rendu à Pernes les Fontaines, pour rencontrer la plasticienne Martine Lafon, à la bibliothèque municipale. Elle y présente sont travail autour de la couleur rouge sous le titre « Écarlate et confusion ».
Son site :